Une antenne installée à N’kok, commune de Ntoum se trouvant à 20 kilomètres de la capitale, permettra de capter des images de haute qualité du terrain africain et donc surveiller le climat. Cette initiative est réalisée dans le cadre du projet « Surveillance Environnementale Assistée par Satellite » (SEAS GABON).
Le projet est porté par l’Agence Gabonaise d’Etudes et d’Observations Spatiale (GEOS), première organisation de ce type au Gabon, qui rejoint désormais l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Kenya dans le camp de pays possédant déjà des structures similaires. S’inscrivant dans deux composantes du projet « le Gabon vert et Gabon des services », l’agence bénéficie des partenariats avec des institutions renommées au niveau international, telles que l’Institut de recherche pour le développement (IRD) français ou l’Institut de recherche spatiale brésilien (INPE). De plus, d’autres accords ont déjà été signés avec notamment l’agence spatiale Nasa et un groupe industriel franco-italien Telespazio.
Grâce à leurs expertises et au financement de neuf millions d’euros perçus dans le cadre de l’accord de conversion de dette gérée par l’Agence française de développement, la structure ambitionne de devenir un centre scientifique, technologique et environnemental de référence dans la région. Concrètement, elle fera de l’observation spatiale pour collecter et analyser ensuite ses données. Le but ? Améliorer la gestion durable des ressources nationales, de l’occupation des sols, de l’aménagement du territoire du pays, mais aussi de la zone tout autour de l’Afrique Centrale.
En novembre dernier, plusieurs acteurs de la communauté internationale se sont rendus sur le site pour saluer en personne l’inauguration de l’agence. Parmi eux, Ségolène Royal, ministre française de l’Ecologie, Jean-Yves Le Gall, président du Cnes, l’agence spatiale française. Les personnalités se rejoignent dans leurs discours en soulignant l’importance du spatial dans la compréhension du climat et « le rôle crucial de l’Afrique » dans le défi climatique.
Le cœur du projet est à N’kok, où est installée une antenne de réception de satellites, couvrant un large territoire de 2 800 km. Après la réception d’images elle les envoie au centre de traitement : ce sont ensuite des scientifiques qui interprètent et analysent les images.
Le défi est important, d’autant plus que c’est le Gabon abrite une partie importante de la forêt du bassin du Congo avec 300 millions d’hectares. Elle est surnommée « le second poumon du monde ». Les données reçues par les satellites permettront de mieux protéger cet écosystème riche en espèces uniques (flore et faune). Pour le faire, il faut d’abord mieux le connaître. Une des équipes placées à N’kok est en train d’élaborer une nouvelle carte des forêts gabonaises à l’aide des satellites.
Une autre équipe est en charge d’identifier d’éventuelles nappes de pollution pétrolière mais aussi de surveiller la pêche industrielle. Les données sont si précises qu’il est possible de voir des numéros d’immatriculation et identifier si leurs propriétaires ont bien une autorisation de pêcher ou non.
Comme le rapporte l’Agence France Presse, « consignées dans des rapports qui seront ensuite transmis aux autorités gabonaises, ces informations seront un outil précieux pour qui veut sanctionner les navires opérant illégalement au Gabon ou mieux gérer les stocks de poissons dans l’océan – en estimant les volumes quotidiennement prélevés ».
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