Une remarque du premier Ministre français Manuel Valls irrite la présidence gabonaise

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Une remarque du premier Ministre français Manuel Valls irrite la présidence gabonaise

Le Gabon a annoncé le rappel de son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou, pour consultations. Libreville marque ainsi son mécontentement après les propos tenus samedi sur la deuxième chaîne de télévision française par le Premier ministre français. Manuel Valls a en effet sous-entendu qu’en 2009, Ali Bongo n’avait pas été réellement élu à la tête du pays en 2009. Mais hier, à Paris comme à Libreville on jouait plutôt l’apaisement.

 

Invité dimanche du journal de 20-heures de Gabon Télévision, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’hygiène publique, Pacôme Moubelet Boubéya, a annoncé que le gouvernement gabonais vient, par la voix de son ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères, de rappeler son ambassadeur en consultation. Motif : les propos tenus le samedi par le Premier ministre français dans l’émission populaire de la télévision publique « On n’est pas couchés. » Selon lui, en 2009, Ali Bongo n’a pas été élu, du moins « pas comme on l’entend. »

 

Les propos de Manuel Valls ne sont évidemment pas passés inaperçus à Libreville où l’élection présidentielle, qui doit se tenir au second semestre, est dans toutes les têtes. En 2009, Ali Bongo a succédé à son père décédé, Omar Bongo, au termes d’élections contestées par l’opposition. Pacome Moubelet Boubeya, s’est dit « surpris et choqué » par les propos de Manuel Valls « quand nos deux pays entretiennent d’excellentes relations. »

 

De l’autre, l’opposition n’en finit pas de se réjouir de cette déclaration. Comme le candidat à la présidentielle, Jean Ping : « L’intervention du Premier ministre Valls réjouit les Gabonais. Il a fini par dire la vérité, ce que beaucoup de gens pensent tout bas : qu’Ali n’a pas gagné les élections de 2009. Qu’il aurait fini au mieux troisième. » La France s’est désolidarisée de ces propos excessifs.

 

A Paris, on joue la carte de l’apaisement. Le ministère des Affaires étrangères réaffirme que la France et le Gabon entretiennent des relations amicales et confiantes. « La France est très attachée à ses relations avec le Gabon sous la conduite du président Bongo, élu en 2009 », a déclaré Romain Nadal, le porte-parole du quai d’Orsay. « Pour dissiper tout malentendu, notre ambassadeur à Libreville a été reçu par la secrétaire générale du ministère gabonais des Affaires étrangères. Nous souhaitons éviter toute mauvaise interprétation car il n’y avait pas d’intention de blesser », précise le diplomate français.

 

Rédactrice pour diverses publications politiques, Romane Bousso est une citoyenne engagée. Convaincue du potentiel de son pays d'origine, le Gabon, sur la scène internationale, elle milite pour un développement économique et durable rapide mais concerté de ce dernier.

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