L’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a été désigné « candidat unique » du Front de l’opposition pour l’alternance (Fopa) pour la présidentielle prévue au second semestre 2016. L’opposition choisit enfin un candidat après des luttes clandestines interminables. Une partie des cadres du mouvement a d’ailleurs vertement dénoncé sa désignation.
Le Front uni de l’opposition pour l’alternance, la plus importante coalition de l’opposition gabonaise, prévoyait d’organiser une grande réunion le 27 janvier prochain, afin de se mettre d’accord sur le processus de désignation d’un candidat unique en vue de la présidentielle prévue au second semestre 2016. Pourtant, l’ancien diplomate déchu de l’Union africaine (UA), Jean Ping a déjà été désigné comme candidat par la Fopa, en huit clos. Cette irrégularité creuse les sillons de la discorde au sein de ce mouvement, où une bonne partie des membres de la vaste coalition rejettent dores et déjà sa candidature. À commencer par le président en exercice de la coalition, Pierre-André Kombila. Ce dernier s’est insurgé contre une « imposture », tout comme la direction de l’Union nationale ou encore Jean de Dieu Moukagni Iwangou, président de l’Union du Peuple Gabonais (UPG).
« Il y avait 14 membres fondateurs. Dans le groupe qui a désigné Jean Ping, il n’y en avait que quatre. Donc il y a absence de dix membres fondateurs, et qui sont ces dix membres fondateurs ? Ce sont des responsables des grands partis du Front de l’opposition. Ça signifie que c’est un coup de force », dénonce le premier. Et pour cause, la procédure ayant abouti au vote à huit clos est de plus en plus contestée car étant émaillée d’irrégularités et d’inopportunités. Ses opposants au sein du Fopa lui reprochent tout d’abord de ne pas les avoir conviés à la réunion ayant conduit à sa désignation. Ces tensions ne sont pas nouvelles. Depuis de longues semaines, certains membres du Fopa reprochaient ouvertement à Jean Ping de faire cavalier seul et de ne pas respecter le calendrier fixé par la coalition.
La guerre de leadership au sein de l’opposition laisse entrevoir les velléités sécessionnistes qui pénaliseraient largement une opposition composite lors du prochain scrutin. Pourtant, pour Jean Ping, ce ne sont que des polémiques stériles. « Nous avons décidé, mes amis et moi, de ne répondre à aucune attaque, assure-t-il. Nous avons procédé selon les règles démocratiques de nos statuts. S’ils veulent en inventer d’autres, laissez-les faire, on verra. Nous avançons, c’est tout. »
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