Les choses bougent au Gabon, et le Président tient avant tout à le faire savoir. C’est ainsi qu’entouré d’ouvriers-métallurgistes ravis, Ali Bongo a tenu à inaugurer en grande pompe, ce jeudi 11 février, la nouvelle structure industrielle des Aciéries du Gabon, immense complexe situé dans la Zone Economique Spéciale de Nkok. Une zone aujourd’hui bien connue des spécialistes, et qui accueille chaque année de plus en plus d’entreprises ambitieuses, véritable fer de lance de la nouvelle politique gabonaise du Président Bongo.
Tout sourire, Ali Bongo n’était pas venu seul pour sa visite inaugurale, visite qu’il fera d’ailleurs au pas de charge, trop heureux de visiter ce nouveau complexe jamais vu jusqu’à lors au Gabon: il était accompagné du Premier ministre, ainsi que de nombreux autres ministres, preuve de l’implication du Président gabonais dans ce projet qui lui tient tant à cœur, à savoir renforcer le tissu industriel du pays, et surtout, maitre-mot désormais en cette période sensible pour le pétrole, de réussir le pari de diversifier la production du pays. Mot-incantatoire pour certains, creux et vide de sens pour d’autres, en particulier pour ceux ne s’en donnent pas les moyens : c’est tout le contraire qu’a montré le Président Ali Bongo lors de l’inauguration du complexe industriel des Aciéries du Gabon. Choisissant de balayer d’un revers de la manche grognons et indécis, il a su montrer à tous l’image d’un président attentif, blagueur et surtout à l’écoute de ses travailleurs
Car le président n’a pas choisi sa visite au hasard : la Nkok consiste un immense espoir pour le pays. En termes d’emplois, tout d’abord : la zone industrielle concentrera, à long terme, plus de 1 148 nouveaux emplois, un impressionnant niche de forces vives, où les travailleurs gabonais sont majoritaires à 63 %. C’est aujourd’hui le Guichet Unique qui regroupe la plupart des emplois – souvenirs lointain d’un étatisme roi – mais la situation, sous l’impulsion de l’Etat et de l’entreprise OLAM International de Singapour, qui participe grandement, par l’apport de ses capitaux au développement de Nkok, est en train de véritablement subir un bouleversement sans précédent.
La Nkok, cause régionale, mais également nationale, cristallise la dynamique de tout un pays : certains osent même parler de victoire sur la nature, terme il est vrai peut-être un peu pompeux, mais qui révèle les ambitions de beaucoup d’acteurs, y compris au plus haut sommet de l’Etat. Zone regroupant de multiples secteurs (sans oublier la présence d’une quinzaine d’administrations !), la Nkok s’étend désormais sur plus de 1 000 hectares de terrain, dont 500 sont d’ors et déjà praticables, et possède un tissu d’infrastructures routières impressionnant, autoroutes de bitume, voies d’accès en parfait état, hangars, ateliers. C’est peu dire qu’à travers la Nkok, tend à se dessiner, dès aujourd’hui, le Gabon, industriel et volontaire, de demain.
Une petit poignée d’années après le lancement des travaux, la zone de Nkok révèle donc ses forces et ses atouts : grâce au montage financier de plusieurs sociétés, dont un certain nombre issues de pays étrangers – notons que près de vingt pays ont investi dans la zone de Nkok, preuve de l’intérêt grandissant pour l’économie gabonaise – le pays du perroquet gris peut voir l’avenir en rose : la diversification de la production sera bientôt au rendez-vous, grâce à l’apport d’un flux d’investissement jamais vu auparavant. Ce sont désormais les secteurs chimiques, forestiers, mais également la sidérurgie, les produits de grande consommation et les composants électriques de haute précision qui ont le vent en poupe : de quoi donner le sourire au Président Bongo et à tous ceux qui croient à l’avenir économique et financier d’un Gabon redevenue locomotive de l’économie africaine.
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