Décès de Vicky Fournier, l’animatrice préférée des gabonais

Gabon Life

Décès de Vicky Fournier, l’animatrice préférée des gabonais

Une grande dame de la radio gabonaise s’est éteinte le 21 mars à 16h, à l’âge de 91 ans. L’animatrice de Radio Gabon, puis d’Africa N°1 laisse une marque durable dans l’esprit de plusieurs générations de ses concitoyens.

 

La voix la plus mémorable pour les Gabonais de toutes les générations est sans doute celle de Vicky Fournier, première femme de Radio Gabon où elle est entrée en février 1960, quelques mois avant l’indépendance. Née à la Pointe Denis d’une mère Miénè et d’un père brésilien, elle était une descendante du Roi Denis Rapontchombo. Après une formation en France, elle crée son premier magazine radio : « Le Magazine de la Femme », puis multiplie les rendez-vous incontournables au fil des années : « J’ai glané pour vous », « Evocation du temps passé », « Vous qui voulez savoir », « Faites votre marché », « Mwana magazine ».

 

Mais des toutes ses émissions, celle qui a marqué l’opinion est « Elombé sika – De la discussion jaillit la lumière », un talkshow radiophonique avant l’heure dans lequel, en femme émancipée, elle menait un débat sur des sujets de société, tenant la dragée haute à un bon nombre d’interlocuteurs parfois réactionnaires. Incontournable dans l’univers médiatique de son époque, la pionnière du combat pour l’émancipation de la gente féminine a aussi connu un succès honorable dans le septième art : elle apparait dans Carrefour humain de Pierre Marie Don en 1969, Ayouma de Charles Mensah et Pierre-Marie Don en 1978, et Ilombe de Charles Mensah, la même année.

 

Imunga Ivanga, Directeur général Gabon Télévision et proche colalborateur n’a pas manqué de célébrer son souvenir : « Tante Vicky c’est ainsi qu’on l’appelait ; dans mon cas elle l’était réellement. C’était une pionnière dans les médias en tant que femme certes, mais je me convaincs qu’elle a inspiré également des hommes (…). Son timbre vocal unique et distingué, malicieusement prêté au programme jeunesse « Sacadé Sacadi » est dans la mémoire de beaucoup de gens de notre génération. Elle est partie rejoindre les étoiles, c’en était une… très belle. Nous ne l’oublierons jamais. »

Journaliste reporter d'images en Afrique centrale pour la télévision française, François Jamet couvre également l'actualité à l'écrit, dans les colonnes de grands médias. En plus de ces activités, il est aujourd'hui rédacteur en chef de le-gabon.net.

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