Le Comité d’organisation de la CAN (COCAN) a dévoilé la Mascotte de la prochaine coupe africaine de football le 25 mars 2016. Si elle a initialement charmé les observateurs et personnalités présentes lors de ses apparitions, la panthère « Samba » semble avoir rencontré ses premiers ennemis.
Il y a trois semaines, le Gabon dévoilait la mascotte officielle de la 31e Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2017) en présence du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, du président de la Fédération internationale de football association (FIFA), Gianni Infantini et d’Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de Football (CAF). La surnommée « Samba » est une panthère noire arborant un maillot jaune. Ce choix répondait un une double logique : Samba en langue gabonaise signifie bienvenue, et elle incarnait de ce fait la mascotte symbolise l’hospitalité gabonaise.
Elle exprime en même temps un message sur la protection des espèces animales menacées de disparition. La panthère est braconnée au Gabon pour les vertus thérapeutiques de certaines parties de son corps et sa place incontournable dans les rites et traditions du pays. L’animal griffu n’est néanmoins pas du goût de tous : un collectif de pasteurs des Églises charismatiques de réveil du Gabon, conduit par le révérend Georges Bruno Ngoussi, pasteur de l’Église Internationale Nazareth dit non à la Mascotte de la CAN 2017. Selon lui, elle serait la représentation d’une secte au service du régime actuel.
« La mascotte de la Can est la représentation d’une secte que nous connaissons tous », a dénoncé mercredi dans un point de presse le pasteur Ngoussi, porte-parole du collectif. Il a par la suite demandé le retrait immédiat de la Mascotte. Pour les hommes de Dieu, c’est paradoxalement de la laïcité du Gabon qu’il est question – présente dans le préambule de sa constitution. « Pourquoi nous imposer le symbole d’une loge ? » s’est questionné, le pasteur Ngoussi avant de s’indigner « nous refusons de faire allégeance à la panthère noire ! » Pour lui, en effet, l’Ordre de la panthère noire, comme les autres ordres maçonniques ou rosicruciens contribuent à la recherche et à la conservation du pouvoir.
Ne controverse similaire avait éclaté lors de la création en 2010 de l’Ordre militaire de la Panthère noire. D’aucuns y voyaient déjà un ordre politique qui visait à permettre au président de se maintenir au pouvoir. Pourtant, l’Ordre de la Panthère noire a pour objectifs d’une part, de récompenser les mérites des personnels militaires et civils des Forces de Défense ; d’autre part, de témoigner la reconnaissance de la nation à toute personne physique ou morale ayant prêté son concours ou rendu des services éminents pour le rayonnement de la défense nationale. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que les fantasmes autour de cet animal on la vie longue.
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