La société civile gabonaise se mobilise contre les violences électorales

Politique

La société civile gabonaise se mobilise contre les violences électorales

Guy René Mombo Lembomba, secrétaire exécutif et porte-parole de la Coalition de la société civile gabonaise (CSCG) a interpelé la communauté internationale. Il déplore les messages de haine susceptibles de déstabiliser le pays que profèrent certains acteurs politiques dans le cadre de la campagne électorale.

 

« Le préambule de l’UNESCO évoque que les guerres naissent dans les esprits des hommes, il faut donc y relever les défenses de la paix d’où le présent manifeste destiné à Vous Union Européenne partenaire du Gabon pour la convocation de votre vigilance », a conseillé M. Mombo Lembomba dans un manifeste remis à la délégation de l’Union Européenne (UE) au Gabon en début de semaine. Les ONG qui ont signé ce manifeste se définissent comme des lanceurs d’alerte. Selon elles, la pression monte dangereusement dans le pays à quatre mois de la prochaine élection présidentielle. A l’origine, un climat de méfiance et de diabolisation de l’adversaire qui risque d’entrainer le pays vers des violences aveugles.

 

« Nous sentons une forte radicalisation des différents camps politiques, confie Guy Réné Mombo Lembomba. Nous nous sommes levés pour leur dire : il y a plusieurs candidats, mais il y aura un seul élu. Il ne faut pas brûler notre pays, notre patrimoine commun. C’est ce que nous avons consigné dans le manifeste que nous sommes allés remettre à la délégation de l’UE et à celle des Nations unies. Ces institutions ont une longue tradition dans l’exercice et la pratique de la démocratie. » À quatre mois de la présidentielle, prévue en août, une partie de l’opposition exige sans autre forme de procès le retrait de la candidature du président sortant, Ali Bongo. Un préalable affiché comme une revendication légitime, qui a fait tourner l’ambiance à l’orage.

 

La Coalition de la société́ civile a également manifesté ses craintes de dérives xénophobes du candidat Jean Ping. En effet, ce dernier se serait tristement illustré par une sulfureuse déclaration lors d’une tournée à travers laquelle il appelait le pays à se débarrasser de ses « cafards » – une attaque qui vise vraisemblablement les musulmans du pays. De tels appels à la violence font craindre le pire. « Vous hommes de presse le savez mieux que quiconque, les mots ont un sens, une histoire, une profondeur. Inyenzi, est un mot kinyarwanda qui signifie « cafard », « cancrelat » et qui désignait alors les tutsi durant le génocide de 1994 au Rwanda. »

Journaliste reporter d'images en Afrique centrale pour la télévision française, François Jamet couvre également l'actualité à l'écrit, dans les colonnes de grands médias. En plus de ces activités, il est aujourd'hui rédacteur en chef de le-gabon.net.

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