Au Gabon beaucoup d’opposants, peu d’opposition

Politique

Au Gabon beaucoup d’opposants, peu d’opposition

Le parti d’opposition issu du PDG, Héritage & Modernité, a adoubé ce weekend Nzouba Ndama comme son candidat officiel. Un candidat de plus pour une opposition toujours plus morcelée.

 

Le Rassemblement Héritage & Modernité, parti politique de l’opposition créé samedi à Libreville sur les cendres du PDG – Héritage & Modernité, tendance dissidente du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), a sacré son champion pour la présidentielle à venir. Sans surprise, c’est finalement l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise, Guy Nzouba Ndama, qui a été choisi comme candidat du mouvement. « Nous avons annoncé notre soutien ferme et résolue de la candidature du président Guy Nzouba Ndama », a déclaré à la presse, Alexandre Barro Chambrier. « C’est un moment historique en faveur du changement, en faveur de la fin d’une époque et de la mise sur les rails de notre pays. »

 

Alexandre Barro Chambrier a appelé tous les camardes du PDG qui sont encore fidèles au pouvoir de rejoindre le camp de « la vérité, le camp de la victoire. » Prenant la parole à son tour, le président du congrès, Michel Mboumi a d’abord salué le caractère exceptionnel de l’événement et remercié les différentes délégations de l’intérieur du pays ayant effectué le déplacement de Libreville pour prendre part à ce congrès. Au terme du congrès que Michel Mboumi a présenté comme « la première étape dans l’édification d’un organe politique fort et profondément républicain », un bureau directoire a été mis en place, en plus du collectif d’honneur constitué de Marcel Eloi Randi Chambrier (président), Simplice Guedet Manzela et Eugène Philippe Djéno.

 

Guy Nzouba Ndama vient donc s’ajouter à la – déjà – longue liste de candidats qui concourent à ce scrutin. Si a première vue ce congrès affaiblit le président sortant et candidat du PDG, Ali Bongo Ondimba, l’accumulation de partis et de concurrents dans l’opposition est en réalité un handicap pour ceux qui souhaitent voir l’alternance. En effet, la multiplication des options vient créer le flou dans les esprits. Et l’opposition semble bien incapable de s’entendre, divisée par des luttes de chapelle, des guerres d’égo, qui soulignent encore plus l’absence de programme alternatif à celui du pouvoir en place. Il s’agit plus d’une course d’individus que d’un mouvement idéologique fort, doté d’une vision commune, qui serait susceptible de produire un candidat unique et crédible.

 

D’ici au vote, la tendance a bien peu de temps pour s’inverser, et personne ne semble vouloir aller dans le sens de la conciliation. Cela vient nous rappeler comme l’hybris est ben mauvaise conseillère en politique.

Journaliste reporter d'images en Afrique centrale pour la télévision française, François Jamet couvre également l'actualité à l'écrit, dans les colonnes de grands médias. En plus de ces activités, il est aujourd'hui rédacteur en chef de le-gabon.net.

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