Les législatives partielles qui ont eu lieu le 18 juin afin d’élire 13 députés et un sénateur ont vu la victoire du parti au pouvoir (PDG) et de ses alliés. Avec 10 sièges sur les 14 possibles, ce scrutin qui précède de deux mois l’élection présidentielle est un bon test pour le pouvoir. Cependant, l’opposition estime que le vote a sanctionné le parti d’Ali Bongo, la forte abstention tendant à leur donner en partie raison.
Les enseignements des législatives partielles sont multiples au lendemain d’un scrutin qui fait figure de test pour l’ensemble de la classe politique à moins de trois mois de l’élection présidentielle. Ces législatives sont dues à la démission de plusieurs députés de la majorité qui ont décidé de faire entendre leur différence par ce coup d’éclat. L’élection était à haut risque pour le pouvoir et le succès de 10 candidats (9 pour l’Assemblée nationale et 1 pour le Sénat) constitue un succès dont se réjouissent les principaux responsables du parti. Ainsi Patrick Loundou, membre du PDG, déclare : « Nous venons de démontrer que notre parti est encore vivant et garde sa première place sur l’échiquier politique national ».
Le porte-parole du PDG, Léandre Anoue Kiki poursuit en affirmant : « Notre parti tient, une fois de plus, à saluer la maturité des électeurs gabonais en général, et de ceux du PDG en particulier, qui ont permis, à travers leur comportement citoyen, le bon déroulement de ce scrutin, contribuant ainsi à conforter la paix sociale de notre pays ». Il continue ainsi : « Le principal enseignement à tirer de ces élections partielles demeure le respect des délais constitutionnels prévus par la loi. Le Parti démocratique gabonais, parti au pouvoir et totalement engagé dans le respect des délais constitutionnels, gage de stabilité pour notre pays, entend demeurer fidèle aux principes fondamentaux de notre démocratie ». Principale enseignement peut-être, mais ce n’est pas le seul. L’opposition veille à ce que cela se sache.
En effet, l’opposition juge les résultats assez satisfaisants. Tout d’abord, tous les sièges ne sont pas tombés dans l’escarcelle du PDG, mais le plus important pour elle est de regarder le taux d’abstention. Le chiffre officiel n’est pas encore connu, mais il est évident qu’une majorité de Gabonais appelée à voter ne s’est pas rendue dans les bureaux de vote. A titre d’exemple sur les 12 000 électeurs inscrits sur les listes électorales pour le premier siège du 4e arrondissement de l’Estuaire, on dénombre seulement 1 000 votants. L’appel de l’opposition au boycott a été bien suivi et doit remettre en perspective l’ensemble des résultats. Manfoumbi Albert, membre de l’opposition affirme au sortir du scrutin : « Ne dramatisons pas cette victoire du PDG, il faut reconnaitre que l’opposition ne s’est vraiment pas investie dans les partielles parce qu’elle a des échéances plus importantes. D’ailleurs dans quelques mois nous repartirons à l’élection pour la députation. Là nous verrons qui est qui ».
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