A deux mois du vote, la course à la magistrature suprême entre dans sa phase finale. Alors que l’opposition peine à entrer en ordre de bataille, les soutiens au président reprennent.
La date butoir de dépôt de dossier de candidature à la future présidentielle gabonaise est fixée au 12 juillet prochain. Après ce cap, tous les adversaires seront connus. S’ils sont déjà nombreux, quelques noms semblent déjà ressortir du lot. Tout d’abord, Ali Bongo Ondimba, président sortant, réinvesti après un premier mandat par le parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Il peut se targuer d’un bilan économique et écologique positifs. De plus, après un passage à vide (démissions de sa coalition, attaques violentes de l’opposition, il collecte désormais de plus en plus de soutiens. Samedi dernier, dans l’après-midi, une manifestation a eu lieu devant l’ambassade du Gabon à Paris, en faveur de la réélection du président.
L’opposition, quant à elle, présente un visage moins serein. Ses grands noms piétinent alors que l’échéance s’approche dangereusement. Jean Ping, longtemps considéré comme le poids lourd qui affronterait le président sortant, s’enlise dans des scandales familiaux et des dérapages publics (les « cafards » semblent avoir coupé net son élan). Casimir Oyé Mba ne fait guère parler de lui que dans la guerre fratricide qui l’oppose au premier, et Guy Nzouba Ndama semble ne pas réussir à convaincre. Après dix-neuf années au perchoir, il suscite la méfiance des opposants historiques au régime, qui le considèrent comme encore trop connivant.
Dernier recours, semble-t-il, des adversaires d’ABO : l’affaire de l’acte de naissance. Les candidats déclarés de l’opposition à la présidentielle et les leaders de l’USP ont invité le 5 juillet 2016 le cherf d’Etat à se retirer de la course. Ils estiment qu’Ali Bongo est né au Congo, et n’est de fait pas Gabonais de souche et par conséquent tombe sous le coup de l’article 10 de la Constitution : « Toute personne ayant acquis la nationalité gabonaise ne peut se présenter comme candidat à la présidence de la république. Seule sa descendance ayant demeuré sans discontinuité au Gabon le peut, à partir de la quatrième génération. »
Seule problème : l’adoption du président n’a pas été prouvée, et pour l’heure la justice française a statué en sa faveur. Aussi, il parait improbable qu’un homme ayant exercé la Présidence puisse être déclaré inéligible.
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