L’opposition gabonaise avait décidé de se retrouver samedi 23 juillet pour dénoncer la candidature du président Ali Bongo à la prochaine élection présidentielle. La manifestation a très rapidement débordé menant à des heurts avec les forces de l’ordre.
Le climat dégénère à l’approche de l’élection présidentielle du 27 août au Gabon. Plusieurs centaines de personnes avaient répondu ce samedi ont répondu au mot d’ordre de l’opposition qui a appelé à contester à Libreville la candidature du président-sortant Ali Bongo Ondimba. Le point de rendez-vous était le rond-point de la Démocratie.
Le cortège s’est formé à l’écart du rond-point, où une quinzaine de responsables de l’opposition ont formé une chaîne humaine sur quelques dizaines de mètres devant les autres manifestants. Parmi eux, plusieurs candidats à la présidentielle dont l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, passé dans l’opposition.
Il y a un peu plus d’une semaine, deux opposants avaient porté devant la Cour constitutionnelle un recours en annulation pour invalider la candidature d’Ali Bongo. Celle-ci avait déjà validée par la Commission électorale, mais d’aucuns considèrent encore que le président sortant a été adopté par Omar Bongo et qu’il est de nationalité nigériane.
Alors que les tensions montaient, les forces de l’ordre ont commencé à lancer des grenades lacrymogènes. Malgré les sommations, des heurts ont ensuite eu lieu entre les forces de l’ordre et des jeunes venus du “mapane” (quartier populaire). Un autre témoignage fait cas de coups de feu entendus lors des affrontements. Pour l’heure, aucun mort n’est à déplorer.
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur, Pacome Moubelet Boubeya, a vivement fustigé la méconnaissance de la loi par les organisateurs de la marche de l’opposition « non autorisée. » Le ministre enfonce le clou en affirmant que « leur démarche de ce jour [samedi] apparaît comme une sorte de baroud d’honneur », ce qu’il avance pour justifier la répression de celle-ci.
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