La Cour constitutionnelle du Gabon a rejeté les recours introduits par trois opposants visant à bloquer la candidature du président de la république, candidat à sa propre succèssion, Ali Bongo Ondimba, à l’élection présidentielle du 27 août prochain.
Voilà une nouvelle qui devrait faire souffler le PDG (parti de la majorité). Après avoir épuisée les 8 jours accordés par la loi, la Cour constitutionnelle a finalement décidé de ne pas accepter les recours en inéligibilité portés par trois candidats de l’opposition visant Ali Bongo Ondimba. Elle s’est dite hier incompétente dans l’affaire portée à son arbitrage par l’ancien président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, l’ex-président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et de l’ancien ministre Pierre-Claver Maganga Moussavou, tous trois candidats à cette election.
Pour les 9 juges constitutionnels, « non seulement l’acte de naissance incriminé n’a pas été produit au dossier soumis à l’examen de la Cour constitutionnelle, mais de surcroît celle-ci n’est pas compétente pour se prononcer sur l’authenticité d’un acte d’état-civil. » Ce jugement relève de la compétence des juridictions de droit commun, s’est-elle justifiée. Cet arrêt vient confirmer la décision de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) de mi-juillet, qui avait validé 14 candidatures, dont celle d’Ali Bongo Ondimba.
Pour rappel, cette demande vient d’affirmations selon lesquelles le dirigeant gabonais, élu en 2009 à la mort de son père, est un enfant nigérian adopté par l’ex-président Omar Bongo à la fin des années 1960. Certains opposants disent qu’Ali Bongo a falsifié son état civil. Selon cette thèse, il ne peut pas être président en vertu de la Constitution, qui impose d’être né gabonais. Cette thèse a tout d’abord été énoncée par le journaliste et écrivain français Pierre Péan dans son livre Nouvelles Affaires africaines (Fayard), paru fin 2014.
A moins d’un mois du scrutin, l’opposition a très mal accueilli cette décision. Certains crient à la mascarade, toujours convaincus que le président sortant ne devrait concourir. Sans appui légal, cette position devient néanmoins intenable. La Cour constitutionnelle représentait l’ultime recours légal possible, et une fois rendues, ses décisions sont sans appel.
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