Alors que la campagne présidentielle bat son plein, et que les soutiens à Jean Ping se multiplient, le président sortant passe à l’offensive. Entre défense de son bilan et critiques virulentes de ses opposants, Ali Bongo Ondimba, qui avait été jusqu’alors plutôt sur la rserve se montre plus prêt que jamais à en découdre.
A moins d’une semaine du scrutin présidentiel, les derniers coups sont échangés entre les derniers candidats. Dans ce dernier rond, le président sortant, Ali Bongo Ondimba, qui avait consacré une large portion de ses interventions à défendre son bilan, s’est montré plus offensif. Sans doute en réaction au front d’opposition qui s’est dernièrement organisé sous la bannière de Jean Ping (Léon Paul Ngoulakia, ancien patron des services de renseignement, Casimir Oyé Mba, ancien Premier ministre et Guy Nzouba Ndama ancien président de l’Assemblée nationale ont tous les trois abandonné la course afin de soutenir ce dernier) Ali Bongo Ondimba s’en est pris directement au parterre d’anciens barons de son Parti démocratique gabonais, en fronde.
Le recours en inéligibilité, l’accusant de ne pas être né Gabonais, bien qu’il ait été par la Cour constitutionnelle, ainsi que la virulence des critiques adressées par ces anciens proches ont dû contribuer à renforcer la résolution du dirigeant. « S’ils en viennent à ce genre d’arguments – contester mon éligibilité, ma naissance et autres balivernes –, cela prouve bien qu’ils reconnaissent que mon bilan est bon. Car, s’il était aussi mauvais qu’ils le prétendent, ils iraient à l’élection sereins et laisseraient les Gabonais juger » expliquait-il à nos collègues de Jeune Afrique, pour écarter la polémique. « Ils appréhendent une campagne honnête, programme contre programme, et préfèrent visiblement la calomnie ».
Ali Bongo a ensuite expliqué ces défections par un conservatisme peu serain devant le fait accompli de ses réformes : « Ceux qui veulent le changement se heurtent à ceux qui préfèrent le statu quo », a-t-il expliqué, avant de déplorer l’absence de renouveau générationnel au sein de l’opposition. Le président sortant s’est félicité du départ de ces figures du PDG, qui en est sorti « régénéré ». Durant tout son septennat, il s’en en effet caractérisé par son rejet de caciques du pouvoir ayant entouré son père, au profit de technocrates de la génération suivante. « Le changement c’est moi, pas eux [ses opposants, ndlr] : ils sont des hommes du passé et du passif », résume-t-il.
0 Comments