Ali Bongo trouve un terrain de compromis avec une partie de l’opposition

Gabon Life

Publié par La Rédaction le 24 Oct 2016

Afin de dépasser la crise électorale qui divise le pays, Ali Bongo, président de la République, a lancé un appel au dialogue national. Celui-ci a trouvé des échos au sein de l’opposition, notamment auprès de René Ndemezo’o Obiang, qui était le directeur de campagne de Jean Ping lors de la présidentielle.

 

Démocratie nouvelle, le parti de Renée Ndemezo’o a décidé de retrouver la table des négociations autour de la crise post-électorale gabonaise, et se faisant, il se désolidarise de la fronde contre Ali Bongo Ondimba, sont la victoire est contestée par l’opposition. Vendredi 21 octobre, le parti a saisi la main tendue du président Ali Bongo, en acceptant son appel au dialogue. « Nous sommes dans une crise post-électorale sans précédent, La seule issue crédible pour sortir de l’impasse, c’est que les acteurs politiques des deux bords se parlent les yeux dans les yeux, afin de voir ce qui ne marche pas dans le processus électoral au Gabon » a expliqué Jonathan Ntoutoume, porte-parole de René Ndemezo’o Obiang.

 

Jusqu’alors, l’opposition avait fait bloc, et refusé résolument les appels à la détente lancés par le président sortant. Ce changement de donne est significatif, car il me fin au bras de fer. Pour autant, tous n’ont pas suivi l’exemple de Renée Ndemezo’o. Zacharie Myboto, le président du parti d’opposition l’Union nationale a quant à lui refusé d’ouvrir la porte au dialogue. « L’Union nationale ne prendra pas part au dialogue appelé par Ali Bongo Ondimba » a-t-il déclaré, en assurant qu’il s’agissait d’un « non catégorique ». Jean Ping, le principal intéressé, qui ne reconnaît toujours pas la victoire d’Ali Bongo, a récemment indiqué qu’il organisera un dialogue inclusif.

 

Les acteurs restés fidèles Jean Ping accusent René Ndemezo’o de trahison. Pour les soutiens de l’ancien diplomate, la stratégie du président de Démocratie Nouvelle ne vise ni plus ni moins qu’à obtenir des postes dans le régime d’Ali sous le paravent d’un dialogue national. « [Ali Bongo] a attendu la fin de son mandat pour voler à nouveau la victoire. Et c’est là qu’il dit qu’il tend la main pour aller légitimer son pouvoir. Nous ne pouvons pas. » Zacharie Myboto a fait part de sa déception quand il a dû commenter la réaction de son ancien allié.

 

Pour rappel, la crise que traverse le pays fait suite aux élections à tour unique organisées le 27 août dernier. Le scrutin a été officiellement remporté par le chef de l’Etat sortant Ali Bongo Ondimba avec 49,80% des voix devant son principal adversaire Jean Ping (48,23%), qui revendique la victoire et accuse le pouvoir de fraude.