Deux ONG mettent en cause la filiale gabonaise de la société singapourienne, Olam, dans une affaire de déforestation. La compagnie chercherait à y établir la plus grande plantation d’huile de palme d’Afrique.
Les ONG Brainforest et Mighty Earth ont accusé Olam, une multinationale singapourienne de l’agroalimentaire, de destruction de forêt et d’accaparement des terres au Gabon. Dans un rapport conjoint rendu public le 12 décembre dernier, deux Organisations non gouvernementales (ONG) ont dénoncé le fait que les méthodes de production d’huile de palme de la multinationale Olam seraient opaques et en contradiction avec les exigences internationales – et les engagements directement pris par le groupe en matière de respect et de conservation des forêts.
« Olam est en train de créer un marché pour l’huile de palme liée à la déforestation, pour ensuite la revendre à sa clientèle qui comprend des compagnies parmi les plus connues au monde comme dont les clients comprennent Pepsi Co, ConAgra, Unilever, Mondelez, et Nestlé, dont bon nombre se vantent de leurs politiques de durabilité », peut-on lire dans le rapport. Pour le Secrétaire exécutif de Brainforest, « Olam se vante d’être un leader en durabilité à travers le monde, mais c’est bien loin de la réalité au Gabon ». Selon le rapport, l’étendue de la déforestation observée contredit totalement mes promesses envers le Conseil pour la bonne gestion des forêts (FSC).
Marc Ona Essangui, titulaire du prix Goldman 2009 pour son engagement en faveur des forêts gabonaises, poursuit : « Nous avons aussi découvert que l’exploitation forestière illégale se pratique dans des zones concédées à Olam pour de l’agriculture. Des témoignages montrent que même des essences rares comme le kevazingo (c’est un bois précieux de couleur rouge, noire ou marron qui met des années à pousser. Il sert à fabriquer des meubles) sont coupés et revendus alors que les permis obtenus n’autorisent pas Olam à le faire. »
Pour Estelle Higonnet, la directrice de campagne et des questions juridiques à Mighty, « Olam gère une énorme boîte noire car son huile provient de fournisseurs secrets ». Elle poursuit : « À titre de comparaison, les homologues d’Olam ont publié́ les noms de leurs fournisseurs immédiatement, tandis qu’Olam a décidé d’attendre jusqu’à 2020. Repousser ainsi cette date équivaut à agiter un drapeau vert aux producteurs d’huile de palme sans scrupules pour les inciter à déboiser le plus vite possible, avant que la politique d’Olam n’entre en vigueur ».
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