Les parlementaires européens et ceux des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une résolution commune sur la situation post-électorale au Gabon. En effet, si le président sortant, Ali Bongo Ondimba, a initié son second mandat à la tête du pays, son pricipal opposant, Jean Ping, conteste toujours e résultat.
La 32e Assemblée paritaire ACP/UE s’est tenue du 19 au 21 décembre, à Nairobi, la capitale kényane. La situation post-électorale au Gabon était au centre de ce rendez-vous intercontinental. A cette occasion certains pays européens ont souhaité des sanctions contre le président Ali Bongo et son parti, le PDG, accusés d’avoir triché. Aussi, ces derniers ont poussé pour espéraient un texte fort remettant en question le résultat des élections, permettrait l’ouverture d’une enquête sur les violences post-électorales pour sanctionner un processus électoral qu’ils jugent « non transparent » avec des résultats très « douteux ».
Le texte n’a cependant pas convaincu le camp des ACP, le texte européen (il a obtenu 6 voix contre 36). Après ce rejet, une contreproposition qui se concentre sur la tenue d’un dialogue entre la majorité et l’opposition par les élus du pays. Côté européen, la résolution proposée par les parlementaires gabonais a été rejetée en bloc. Impossible donc de trouver un terrain d’entente. « Nous sommes très déçus, car le Gabon était notre priorité. Mais la partie gabonaise a eu des positions tellement dures qu’il a été impossible de présenter un texte commun », a déploré le député européen Jo Leinen.
Pour la délégation gabonaise, le rejet du projet européen a été accueilli favorablement. Fernand Joumas, sénateur gabonais a ainsi estimé que « les déclarations des observateurs se situent au-delà de leur mission » – un élément repris dans leur propre résolution. « C’est une victoire », pour le sénateur gabonais, car le groupe ACP s’est globalement rangé derrière le Gabon. « Les Africains ont fait preuve de responsabilité, celle d’affirmer leur souveraineté. Cette décision, qui enlève l’incertitude sur l’avenir politique immédiat de notre pays, ne peut que nous réjouir », déclare Faustin Boukoubi, secrétaire général du PDG.
Le camp de Jean Ping ne jette pour autant pas l’éponge. « Nous sommes satisfaits, car l’Union européenne est restée fidèle aux valeurs de l’Europe qui sont des valeurs démocratiques, d’Etat de droit et de défense des droits de l’homme », explique Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole du candidat malheureux. La question gabonaise pourrait, par ailleurs, faire l’objet d’une nouvelle résolution présentée lors de la prochaine assemblée plénière du Parlement européen en janvier.
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