Dialogue national : quelles retombées pour la phase citoyenne ?

Gabon Life

Dialogue national : quelles retombées pour la phase citoyenne ?

Lancé officiellement le 28 mars dernier à la Présidence de la République, le volet citoyen des travaux du dialogue politique ont pris fin ce lundi 10 avril. Responsables religieux, organisations syndicales, ONG, représentants de la jeunesse, des femmes ; et de la Diaspora : tous ont répondu présent sauf le camp Jean Ping.

 

Quelles avancées en plus de dix jours (du 30 mars au 10 avril) de dialogue entre 280 participants de tous bards, dans le cadre de la phase citoyenne du dialogue national citoyen ? Si le ministre gabonais en charge du Dialogue, Francis Nkéa Ndzigui, a annoncé que la remise des 4 rapports finaux sur cette étape serait reportée 12 avril à 10h au stade de l’Amitié sino-gabonaise d’Angondjé , on connait déjà les premières retombées.

 

Le panel de « modernisation de la vie publique » a proposé plusieurs pistes ayant reçu un accueil favorable :

– la sécurisation du fichier des adhérents des partis politiques en l’arrimant à celui biométrique d’Etat civil afin d’éviter le « vagabondage électoral »

– la fixation des cotisations des adhérents, des subventions de l’Etat, des dons, et des legs comme mode de financement des partis ;

– l’intégration d’un quota de 9 000 adhérents minimum reparti sur 5/9 provinces comme une de condition de création d’un parti et d’obtention de la subvention de l’Etat ;

– l’intégration d’un quota minimum d’élus reparti sur 5/9 provinces comme condition d’obtention de la subvention de l’Etat ;

– l’intégration d’un quota minimum de suffrage exprimé reparti sur 5/9 provinces comme condition d’obtention de la subvention de l’Etat ;

– la disponibilité d’un siège légal, d’une domiciliation bancaire et d’au moins 5 antennes provinciales

 

A propos de la liberté de la presse et de la communication, plusieurs propositions intéressante s sont aussi à noter :

– la dépénalisation des délits de presse,

– la création d’une structure pour la gestion et la régulation notamment de l’audiovisuel, du cinéma et de la publicité,

– la clarification du statut juridique du personnel de Gabon télévision et de Radio Gabon, –

– l’instauration d’une redevance audiovisuelle,

– la clarification entre les attributions respectives de l’ANINF et de Télédiffusion,

– l’adoption une charte des libertés et de la protection des données personnelles,

– l’encadrement rigoureux de l’utilisation des réseaux sociaux et de la presse en ligne

– la création d’un Haut Conseil de l’Audiovisuel pour réguler la qualité de tous les produits.

 

Les participants ont aussi proposé l’abrogation de la loi 18/92 sur les syndicats pour adopter un texte spécifique pour chaque type ou catégorie de syndicat.

 

En proie à des tensions politiques (les résultats de la présidentielle est encore contesté par une partie de l’opposition), économiques (le prix du baril de pétrole est toujours en berne) et sociales (le ralentissement économique freine la réduction des inégalités sociales), le pays cherche à trouver un nouvel élan commun. Le dialogue vise ainsi à un apaisement des tensions, la reprise du vivre-ensemble, la relance du développement économique et un enracinement d’une gouvernance saine et efficace.

 

Alors que Libreville cherche de nouveaux investisseurs, notamment en Chine et en France, pour relancer et diversifier son économie, la bonne tenue de cette réunion était cruciale. Il faudra attendre jusqu’au 18 avril, pour voir enfin débuter la phase politique, sans doute plus tumultueuse. Et ce d’autant que le camp de l’opposition favorable à ce dialogue, semble se diviser autour du leadership désormais controversés de Réné Ndemezo’o Obiang et Pierre Claver Maganga Moussavou.

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