Jean Ping, qui se proclame toujours président élu après la présidentielle contestée de l’automne dernier a tenu un « méga-meeting » pour dénonce le « dialogue politique » pour apaiser les tensions post-électorales.
En plein milieu du dialogue politique organisé par Ali Bongo Ondimba, son principal opposant et adversaire malheureux à la présidentielle, Jean Ping, a frappé fort avec son premier rassemblement depuis la fin des violences post-électorales qui ont enflammé le pays. Ce dernier a appelé toutes forces vives de l’opposition, de la société civile et de la diaspora à une mobilisation à venir protester à Libreville et sur internet afin de soutenir sa victoire à la présidentielle.
L’ancien diplomate à l’ONU avait été crédité par la Cour constitutionnelle de 47,24% des voix, contre 50,66% pour Ali Bongo, qui concourrait pour un second mandat. Il considère néanmoins que les résultats ont été trafiquée, et parle de « coup d’Etat militaro-électoral ». « Venez nombreux demain à notre grand rassemblement pacifique, pour défendre la démocratie, la liberté d’expression et l’Etat de droit au Gabon » annonçait Jean Ping sur sa page officielle.
Ce « méga-meeting » – nom donné par l’opposition – est une preuve que la contestation du résultat du vote du 27 août dernier ne lâche rien. L’appel de Jean Ping n’a pas tardé à avoir plusieurs adhésions. Partant des anciens Premiers ministres du gouvernement, Jean François Ntoutoume Emane, Jean Eyeghe Ndong, des membres de la société civile, Marc Ona Essangui, Georges Mpaga, et l’ancien Vice-premier ministre en charge de la justice, Séraphin Moundounga.
L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) a rassemblé quelques milliers de partisans, devant lesquels il a intimé à son rival l’ordre de « quitter sans délai le fauteuil, avant qu’il ne soit trop tard ». Même son de cloche du côté de certains acteurs de la société civile. « Nous avons senti en nous une blessure profonde parce que personne ne s’est reconnu dans ce qui a été décidé par la Cour constitutionnelle », d’après Marc Ona Essangui, président de l’ONG Brainfores.
« Ça ne marchera plus », a scandé Jean Ping. Pourtant, le raout n’a pas mis un terme aux travaux du « dialogue politique inclusif et sans tabou » organisé par le pouvoir et boycotté par ce dernier. A notter que plusieurs anciens membres de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), la formation de l’opposition qui s’était rassemblée derrière Jean Ping pour les élections, participent à ce dialogue.
0 Comments