Le principal opposant politique du président Ali Bongo Ondimba, Jean Ping, refuse toujours de reconnaitre sa défaite lors de l’élection présidentielle du 27 aout 20016. Profitant de l’investiture du nouveau président français, Emmanuel Macron, M Ping lui a demandé de de reconnaître sa victoire.
Jean Ping joue les chefs d’état. Le candidat malheureux à la présidence de la république, en automne dernier, a écrit au nouveau dirigeant français pour le féliciter de son élection : « C’est en ma qualité de président élu de la République gabonaise qu’il me plait de vous présenter mes vives et sincères félicitations. » Pour ce dernier, il ne fait pas de doute qu’il devrait occuper la pole position gabonaise, et c’est pourquoi il prend la parole au nom de son pays : « J’ai dit ” président élu “. J’ai été élu président de la République gabonaise. Ali [Bongo] le sait. Les faits sont là. »
La Coalition nouvelle République (CNR), le parti de Ping, a par ailleurs évoqué la question dans une réunion tenue dimanche. Selon le groupement politique, la France « ami historique du Gabon » devrait être « sensible aux attentes du peuple gabonais, qui veut que soit respecté son libre choix. » Une délégation du parti a ainsi déposé une bouteille remplie de sable devant l’ambassade de France à Libreville – un geste coutumier qui vise à attirer l’attention d’Emmanuel Macron « sur les risques d’implosion de la société gabonaise ».
« Nous ne doutons pas que la France pays des droits de l’homme et amie du Gabon, sera sensible aux attentes du peuple gabonais, qui veut que soit respecté son libre choix, au nom des principes de justice universelle et de démocratie. Le peuple gabonais aspire à la fin d’un système d’usurpation du pouvoir par la force », a notamment déclaré Vincent Moulengui Bokosso, un ténor du mouvement, proche de Jean Ping. Il revient à Paris de contester le « coup d’Etat militaro-électoral (…) perpétré par le pouvoir en place », a-t-il poursuivi.
Jusqu‘à présent, aucune communication à ce sujet n’a été faite du côté français – et il est fort à parier que cette multiplication des appels de pieds embarrasse à l’Elysée [présidence française]. Sous le fau des critique, le politique d’ingérence française en Afrique – aussi appelée Françafrique – est très mal vue auprès d’une vaste majorité de la population du continent. En demandant au gouvernement français de trancher dans une affaire gabonaise, Jean Ping place Paris dans une position délicate, qui rappelle en filigrane des heures peu glorieuses de son histoire.
Une contradiction qui n’a pas manqué d’être soulignée par les gouvernement gabonais : le ministre de la Communication, Alain Claude Bilie By Nze a ironisé à propos d’« un opposant comme Jean Ping [qui] en est à réclamer à l’ancienne puissance coloniale de rétablir ce qu’il appelle la vérité des urnes au Gabon. » Selon ce dernier, « ça veut dire qu’il est ridicule et qu’il n’a rien compris aux changements intervenus, y compris dans son propre pays. »
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