L’Etat réquisitionne la Société d’énergie et d’eau du Gabon

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L’Etat réquisitionne la Société d’énergie et d’eau du Gabon

Le gouvernement a mis fin à la concession qui le liait au groupe français Veolia. Ce faisant, il a repris les rênes de la SEEG qui assurait la distribution de l’eau et l’électricité

 

Le 16 février, des forces de l’ordre ont « réquisitionné » les locaux de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG, détenue à 51% par l’entreprise française Veolia). Dans une démonstration de fermeté sans précédent, le gouvernement a ainsi décidé de reprendre les choses en main au terme des vingt ans concession qui le liant au groupe français. De fait, « la SEEG et l’ensemble de ses employés gabonais ont été réquisitionnés par l’État avec effet immédiat », nous a assuré le ministre en charge Patrick Eyogo-Edzang.

 

« L’État gabonais a mis fin à la convention de concession qui le liait à la SEEG-Veolia » pour « dégradation de la qualité du service rendu aux usagers », indique un communiqué de presse du ministère gabonais des Eaux et Forêts. De fait, les coupures d’eau et les délestages sur le réseau électrique étaient très fréquents. Aussi le dialogue entre le groupe français et l’état s’était détérioré au cours des dernières années. Mais certains y voient une décision « politique ». « Il existait également un profond désaccord entre l’Etat et la filiale de Veolia », souligne Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, un économiste proche de Jean Ping, principal opposant au président Ali Bongo.

 

« Le principal point d’achoppement concerne les arriérés de paiement de l’Etat vis-à-vis de la SEEG ». Fin 2016, déjà, le directeur général de la SEEG réclamait 100 millions d’euros d’impayés. Des négociations ont eu lieu fin 2017, mais Veolia a quitté la table des négociations en octobre, sans l’ombre d’un accord.

 

Le groupe a quant à lui réagi en déplorant que « des hommes en armes aient réquisitionné la SEEG » sans autre forme de procès. « Aujourd’hui victime d’une expropriation brutale de la part de l’État gabonais, Veolia examine les conséquences juridiques de cette situation et attend du Gabon qu’il se conforme aux règles de droit et à ses engagements » a indiqué le président des activités Afrique et Moyen-Orient du groupe français, Patrice Fonlladosa. Ce dernier s’est dit s’est dit « surpris de la brutalité de l’action » des autorités gabonaises et « déçu »

 

Veolia est l’un des plus grands employeurs et investisseurs étrangers au Gabon (366 milliards FCFA depuis 1997)

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