L’opposition gabonaise (41 partis) ne trouve toujours pas d’accord sur la composition du Centre gabonais des élections malgré la tenue d’une « réunion de concertation ». Certains partis dénoncent une diversion du pouvoir pour reporter le scrutin.
L’opposition peine à s’entendre sur le choix des cinq candidats à présenter pour composer le Centre gabonais des élections (CGE). Cette institution est censée organiser et fixer la date des législatives prévues à l’origine pour la fin du mois d’avril. Jeudi, certains opposants se sont réunis pour examiner la situation, sans pour autant trouver un terrain d’entente.
Ce nouveau report intervient peu après une lettre du ministre de l’Intérieur Lambert Noël Matha a appelé l’opposition à s’entendre sur les candidats désignés pour siéger au CGE. Il avait donné à l’opposition jusqu’au vendredi 13 avril 18h pour s’entendre sur une liste unique.
« Ce n’est pas possible, nous n’arriverons à aucun compromis d’ici ce soir, il y a des partis dans ces listes qui ne sont pas vraiment de l’opposition, nous ne pouvons pas nous entendre avec eux », a réagi Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) de Jean Ping, peu avant le fin de la journée de tractations.
« Pour mémoire, il incombait au gouvernement de créer les conditions de préparation et d’organisation des élections législatives au terme normal du mandat de la chambre des députés de la 12ème législature », a rappelé le porte-parole de l’opposition, Guy Nzouba Ndama. Il estime que la majorité met l’opposition sous pression et crainte une manipulation politique.
« L’opposition dénonce et condamne fermement les manœuvres dilatoires orchestrées par le gouvernement, dans le dessein inavoué de tronquer la représentation de l’opposition, en vue de créer une majorité factice au bénéfice du pouvoir en place, pour l’élection du futur président du CGE », poursuit-il. Les tractations se poursuivent pour éviter un blocage.
A l’heure actuelle, la majorité présidentielle a présenté sa liste mais les opposants ont déposé 4 listes. LA majorité se trouve de fait devant un dilemme : donner raison à l’infime partie de l’opposition constituée essentiellement d’opposants modérés qui collabore déjà avec le régime d’Ali Bongo ou donner raison à la supériorité numérique (41 sur 48) constitué en partie de partis ayant boudé le dialogue politique.
« Si d’ici vendredi soir nous n’avons pas reçu cette liste unique, nous aviserons sur les étapes à suivre », a simplement commenté Alain Claude Bilie By Nze, porte-parole du gouvernement.
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