Créée en 1981, la première radio francophone du continent africain s’apprête à fermer ses portes. Dans la tourmente économique depuis 2011, la radio peine à payer ses salariés et aucun repreneur ne s’est fait connaître pour la sauver. L’Etat gabonais (actionnaire minoritaire), par l’intermédiaire du ministre des Communication s’est lancé dans une opération de liquidation qui doit permettre à la célèbre station de « renaître de ses cendres ».
Le 3 décembre s’est tenue une réunion de la plus haute importance quant à l’avenir de la radio Africa N°1. Le ministre en charge de la Communication, Guy-Bertrand Mapangou, le président du Comité de privatisation, Felix Onkeya et d’autres responsables politiques ont discuté avec les représentants des salariés pour trouver une issue à l’impasse dans laquelle se trouve Africa N°1. La radio panafricaine connaît de graves difficultés suite à une privatisation ratée qui a vu l’Etat libyen prendre le contrôle de 52 % des parts de la station. Un deal signé en 2006 et qui s’avère finalement coûteux pour la station et le Gabon.
Felix Onkeya a rappelé que le Gabon, propriétaire de seulement 35 % du capital a toutefois « choisi de récupérer le passif et de piloter le plan social, tout en continuant à payer les salaires des agents. C’est en 2011, avec les problèmes qu’a connus la Libye, que ces derniers ont décidé de se retirer et de revendre leurs titres au Gabon. Et nous sommes là-dessus pour pouvoir les récupérer à un montant que nous leur avons proposé et que nous trouvons juste ». L’effondrement du régime libyen et le chaos qui s’en est suivi depuis ont condamné la station. Les salaires ne sont plus payés régulièrement depuis quinze mois et aucun investisseur n’a été trouvé pour redonner un élan salutaire à la radio.
Désormais, l’objectif est de liquider la structure actuelle pour mieux la faire « renaître de ses cendres » selon Sylvain Moudouma Nzamba, le président de la commission ad hoc mise en place pour trouver une solution aux déboires d’Africa N°1. Pour cela il va d’abord falloir « racheter les titres libyen, ensuite accélérer le plan social, avant la liquidation de cette radio qui est inévitable ». Le verdict est donc tombé de la bouche du ministre de la Communication qui s’exprimait dans les colonnes de L’Union. Africa N°1 n’est bientôt plus, mais si tout se passe comme prévu, les ondes ne devraient pas rester libres bien longtemps.
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