Libération du blogueur Hervé Mombo Kinga

Débats & Opinions

Tribune proposée par La Rédaction

C’est un grand ouf de soulagement que peuvent pousser Hervé Mombo Kinga et ses proches. Le jeune blogueur très critique à l’encontre du président Ali Bongo Ondimba a été libéré de prison après quinze mois en cellule. Il avait été arrêté fin août 2017 pour avoir publié des « vidéos et messages d’incitation à la révolte contre les autorités de l’État, à la haine et à la désunion ». Un juge a annulé la procédure et a exigé la libération immédiate de Hervé Mombo Kinga. C’est chose faite depuis hier.

 

La justice gabonaise a rendu une décision qui était attendue depuis de longs mois par l’opposition politique. Un juge a ordonné la libération d’un blogueur après l’annulation d’une procédure judiciaire prise dans la foulée de la contestation par une partie de l’opposition de la réélection du président Bongo en 2017. Hervé Mombo Kinga avait été arrêté en marge d’un rassemblement politique après avoir diffusé « vidéos et messages d’incitation à la révolte contre les autorités de l’État, à la haine et à la désunion » selon les termes de l’accusation. Plus précisément, il était sous le coup d’un délit d’outrage au président et d’une participation à de la propagande en vue de créer du désordre public.

 

Quinze mois plus tard, Hervé Mombo Kinga vient de sortir de prison suite à l’annulation de la procédure. Son avocat, Ange Kevin Nzigou est très heureux de cette décision, mais il a souligné que son client « a passé quinze mois en prison pour rien. Quinze mois de prison alors même que les juges auraient pu faire les vérifications nécessaires pour se rendre compte qu’il n’avait rien à faire en prison ». Un longs laps de temps au cours duquel le procureur de la République a demandé une peine de prison de huit années dont trois avec sursis.

 

Une demande de sanction sévère qui n’a finalement pas abouti à la plus grande joie de l’opposition qui faisait régulièrement scander le nom de Hervé Mombo Kinga au cours de meetings politiques. Reste que les quinze mois d’enfermement ne pourront pas être effacées de la mémoire d’un blogueur qui ne pensait certainement pas connaître une telle mésaventure il y a un an et demi.