Une grotte funéraire révèle des informations inédites sur l’histoire de l’Afrique

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Une grotte funéraire révèle des informations inédites sur l’histoire de l’Afrique

La découverte d’un site d’enfouissement souterrain datant du XIVe siècle au cœur de la forêt tropicale du Gabon pourrait mettre en lumière une période peu connue de l’histoire de l’Afrique.

« Il s’agit d’une découverte unique en Afrique, car les restes humains sont presque inexistants », a déclaré Richard Oslisly, responsable de l’expédition financée par l’Agence nationale des parcs nationaux.

La mission est également financée par la branche environnementale locale du géant singapourien d’huile de palme Olam International, également bien implantée au Gabon.

Vague d’excitation et d’espoir

Au bout des 25 mètres de corde nécessaires pour atteindre le fond de la grotte, le site Iroungou abrite un trésor pour les scientifiques.

Près de 30 squelettes ont été découverts sur trois niveaux, avec plus de 500 objets métalliques principalement en fer, allant des couteaux, haches et pointes de lance aux bracelets et colliers. Les chercheurs ont également découvert 39 dents d’hyènes et de panthères.

Richard Oslisly, 69 ans, n’a commencé à parler de sa découverte qu’un an après, mais celle-ci a provoqué une vague d’excitation et d’espoir dans la communauté scientifique régionale.

« Cette grotte nous permettra d’en savoir un peu plus sur ces peuples d’Afrique centrale, largement méconnus dans l’histoire », a expliqué le chercheur français.

En Afrique subsaharienne, la spécificité des sols fait qu’ils sont très acides et que « tout ce qui est d’origine humaine et animale se décompose très rapidement » a expliqué Geoffroy de Saulieu, archéologue à l’Institut français de recherche pour le développement (IRD). C’est pourquoi « il est exceptionnel d’obtenir ce type de restes. »

Avec la datation au carbone 14 pratiquée sur 10 fémurs – ou cuisses – il a été possible de dater les squelettes de la grotte au 14ème siècle.

Des recherches ADN vont être effectuées

Dans cette partie du monde, les vestiges du passé sont inhabituels, mais c’est aussi en partie parce que la recherche archéologique est généralement insuffisamment financée.

Lorsque les chercheurs ont interrogé les anciens des villages autour de la grotte d’Iroungou, personne n’était au courant de l’existence du site. Les villageois ont dit qu’ils n’avaient aucune idée de qui pouvaient être les hommes et les femmes enterrés.

Des molaires extraites de crânes ont été envoyées en France pour des tests ADN. Les scientifiques pourront également compter sur une base d’ADN compilée avec des données salivaires provenant de peuples d’Afrique centrale.

Richard Oslisly espère « recouper les données et, peut-être, trouver les descendants de ces squelettes », avec les outils ADN utilisés.

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