Ce dimanche 26 octobre, les fidèles de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké se sont rendus au Gabon, sur les traces de leur fondateur. Ce dernier avait été déporté en 1895 par les autorités françaises, soucieuses de sa grande influence. La confrérie des mourides, fondée au début du XXe siècle joue encore aujourd’hui un rôle économique et politique important.
Tous les ans, les mourides organisent des fêtes religieuses organisées dans la ville-sainte de Touba, et la plus importante est le Magal (pèlerinage). Chaque année au moment du magal de Touba, les fidèles de la confrérie doivent suivre le commandement de leur grand calife et suivre un pèlerinage qui commémore le départ en exil au Gabon d’Ahmadou Bamba. Il faut se rendre, si leurs finances le permettent, dans leur ville sainte. Ils viennent du monde entier.
Cette année, la délégation est arrivée tard dans la nuit du jeudi au vendredi, l’aéroport international Léon Mba de Libreville. Serigne Cheikh Abdou Mbacké Gaindé Fatma a ensuite rencontré la presse du pays hôte pour expliquer l’événement, son importance et son envergure et les inviter à assurer une couverture médiatique. Vêtus de leurs grands boubous, ils ont marché fièrement dans les rues de Libreville, au Gabon, brandissant les portraits et banderoles à la gloire du créateur de leur confrérie.
La forte délégation des dignitaires de la confrérie mouride du Sénégal a été reçue par le Président Ali Bongo qui en a fait ses hôtes de marque. A l’issue de l’audience, la procession s’est mise en marche, et a marqué une première pause devant le débarcadère où le navire transportant leur guide avait accosté. Cheikh Ahmadou Bamba un était un rénovateur apparu au Sénégal dans un contexte où la colonisation avait grandement perturbé l’équilibre social. Les colons français l’avaient déporté au Gabon où ils espéraient le voir mourir. Il fut longuement détenu à Libreville, Port-Gentil et Mayumba.
Les marcheurs ont ensuite traversé le palais présidentiel et se sont immobilisés sur le second débarcadère où les navires quittaient Libreville pour d’autres destinations. Cheikh Amadou Bamba avait embarqué sur ce quai en ruine aujourd’hui pour regagner le Sénégal après sa punition au Gabon après 7 ans et 9 mois d’exil, lors que beaucoup pensaient qu’il y était mort.
Reconnaissant finalement Cheikh Ahmadou Bamba comme un saint homme, la France lui décerna la croix de la Légion d’Honneur. Il refusa de porter cette décoration, souhaitant démontrer à nouveau que son action n’était inspirée que par Dieu et Dieu seul, et non pas par les hommes, amis ou ennemis. Cheikh Ahmadou Bamba mourut le 19 juillet 1927. Son mausolée, à Touba, attire des hommes et des femmes de toutes les races et de tous les continents.
0 Comments